Arnauld Pierre
FUTUR ANTÉRIEUR
ART CONTEMPORAIN ET
RÉTROCIPATION
Collection d’essais sur l’art 20/27
parution mars 2012
Format 12,5 x 19 cm, 150 pages
12 eurosLes œuvres ici rassemblées et commentées ont un point commun : elles
prennent en compte le fait que l’avenir rêvé par la modernité est désormais
doté d’une profondeur historique qui justifie que l’on parle au passé de
ses évocations du futur. Il n’est donc pas illogique qu’elles s’attachent
à faire cohabiter différents repères temporels, en montrant de l’intérêt
pour d’anciennes images de l’avenir, pour des utopies manquées et des
technologies obsolètes. Hybrides temporels, ces œuvres approchent la
modernité par son archéologie et embarquent dans le moderne non seulement
ce que l’histoire en a retenu, mais aussi ce qui n’a pas eu d’avenir, ce qui n’a
pas débouché. Ce faisant, leurs auteurs inventent une posture singulière, que
l’on pourrait définir comme moderne par rétrocipation : c’est à l’explicitation
de cette position que ces pages sont consacrées.
Avec, par ordre d’apparition, Xavier Veilhan, Vincent Lamouroux, Mathieu
Briand, Laurent Grasso, Raphaël Zarka, Hugues Reip, Stéphane Magnin,
Carsten Höller, Evariste Richer… Mais aussi Umberto Boccioni, Marcel
Duchamp, Georgii Krutikov, Philip K. Dick, Buckminster Fuller, Lucien Rudaux,
Nikola Tesla, Oskar Fischinger, Stanley Kubrick…
Arnauld Pierre, critique et historien de l’art, professeur à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV), a écrit de nombreux textes sur les sources et l’imaginaire de la modernité. Il est membre du comité de rédaction de la revue 20/27 (éditions M19) et des Cahiers du Musée national d’art moderne (éditions du Centre Pompidou). Dernier ouvrage paru : Maternités cosmiques. La Recherche des origines, de Kupka à Kubrick (Hazan, 2010).
Michel Gauthier
SAÂDANE AFIF :
SATURNE ET LES
REMAKESCollection d’essais sur l’art 20/27
parution mars 2010
Format 12,5 x 19 cm, 120 pages
12 euros
En 2004, Saâdane Afif (né en 1970), alors que son art a moins d’une dizaine d’années d’existence, prend une étonnante décision : ses œuvres – sculptures, peintures, installations – seront également des chansons, dont il passe commande à des paroliers et compositeurs. Les paroles de chanson se substituent ainsi, sur les murs des galeries et des musées, aux énoncés de l’art conceptuel. Ces œuvres qui engendrent des pop songs, donnant lieu à la fête collective qu’est le concert, sont, véritables Vanités contemporaines, empreintes d’une profonde mélancolie. Saâdane Afif nous apparaît de la sorte sous un double visage : l’enfant de Saturne – têtes de mort, tic tac des horloges – et l’artiste qui multiplie les versions de ses œuvres – poèmes, chansons, mais aussi remakes. Quel rapport y a-t-il entre ces deux dimensions ? Dans une société du spectacle et de la communication qui voue l’art à cette mort qu’est la réification, les chansons et remakes de Saâdane Afif, en évitant que l’œuvre ne se laisse enfermer dans un seul objet, une seule forme, sous un seul concept, entendent peut-être se donner la chance de rester en vie. Contre la mélancolie, l’artiste joue le jeu infini de la traduction, de la transcription, des interprétations plurielles. Contre Saturne, l’artiste imagine une Babel heureuse.
Michel Gauthier a écrit de nombreux textes sur l’art et la littérature. Publiant régulièrement dans Les Cahiers du Musée national d’art moderne (Centre Pompidou) et la revue 20/27 (M19), il est l’auteur de différents ouvrages dont L’Anarchème, Olivier Cadiot, le facteur vitesse, Les Promesses du zéro (Robert Smithson, Carsten Höller, Ed Ruscha, Martin Creed, John M Armleder, Tino Sehgal) ainsi que d’une monographie consacrée à Gerwald Rockenschaub.
Vidéo : Saâdane Afif, Prix Marcel Duchamp 2009, s’entretient avec Zoë Gray (co-commissaire de l’exposition personnelle de Saâdane Afif au Witte De With de Rotterdam en 2008) et Michel Gauthier (conservateur au MNAM / CCI)